Matérialisme
D'Ernest Dupré. Sonnets
Du monde et ses secrets je cherche la lumière
N'y trouvant que la nuit je reste mécréant
En présence des corps mes sens disent matière !
Au mensonge de l'ame ils répondent Néant
Après la froide mort qui clora ma paupière
je n'ai foi qu'en la tombe ou je girai béant
Si mon esprit vers Dieu lève son aile altière
Je retombe du ciel comme fit le géant
Mais devant ce néant et ce gouffre sans borne
Devont nous demeurer stupides cois et mornes
Maudissant le hasard qui dans l'oeuf nous plante
Non! mais pour compenser l'impuissance ou nous sommes
Avant d'etre des riens soyons au moins des hommes
Brevior hominum quam cornicum vita
A mon ami E. D
Amitiés et sympathie
Paris fevrier 1886
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